À la manière des nouveaux chefs d’entreprise à l’esprit startup, Blandine Lucas gère son restaurant Essentiel sans jamais perdre de vue le plaisir des clients mais également la complicité avec ses salariés.
Vous venez de la fameuse école Ferrandi…
C’est une très belle référence, et j’ai apprécié d’avoir été envoyée en stage dans de très belles maisons. C’est une école très exigeante et donc très formatrice.
On décrit des ambiances très macho, dans le monde de la cuisine…
J’ai commencé à 20 ans et cela a parfois été compliqué. En tant que femme, il faut prouver qu’on sait tout faire et qu’on n’a pas besoin d’eux (ndlr : les hommes). Il faut se faire sa place. Et ensuite, c’est magique. La tendance s’inverse alors et nous sommes même très protégées. Mais je vous parle là du passé et je pense que tout ceci a changé.
Maintenant que vous êtes chef, prenez-vous votre revanche ? Vous martyrisez les hommes en cuisine ?
Non, pas du tout ! J’ai travaillé dans des maisons très dures, avec des chefs parfois odieux, mais qui m’ont beaucoup appris. J’ai, bien au contraire, un management très différent. Quand je ne suis pas contente, je le fais comprendre mais je n’ai pas besoin d’hausser la voix. Il faut dire que j’ai une très bonne équipe.
Puisque l’on parle de votre brigade, vous avez opté pour une cuisine vitrée…
C’est une volonté forte que j’avais car j’ai appris le métier dans des palaces, donc toujours cachée. Je considère que c’est important pour mes équipes d’être à la vue de tout le monde. Ils peuvent et doivent être fiers de leur métier.
Je vais vous provoquer : à la maison, c’est vous qui faites à manger ?
Pour les gros repas de famille, oui. Mais je n’ai que le dimanche de libre et, le dimanche j’aime bien sortir, il arrive donc rarement que je sois aux fourneaux.